Énergétique chinoise

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Sortir de sa zone de confort

Anick Hausman

Se mettre au Qi Gong ou au Tai Chi Chuan, entrer dans la pratique du Yoga, découvrir la méthode Pilates, commencer à méditer régulièrement, entreprendre quelque chose de nouveau…

 

Pourquoi il est important de savoir sortir de sa zone de confort, d’appréhender une autre manière de bouger (ou de voir les choses), une autre façon de concevoir mon lien avec ce qui m’entoure.

 

Il n’est pas question ici de saut à l’élastique ou de changement de vie radical qui sont des expériences effrayantes et demandent des décisions courageuses. Mais simplement de vaincre ses à priori et de se mettre en mouvement vers quelque chose de nouveau, quelque chose qui fait du bien au corps et à l’esprit. Passer outre la peur de l’échec, la peur de ne pas y arriver. Peut-être qu’emprunter des chemins inconnus nous fera rencontrer des écueils, mais aussi découvrir de nouveaux paysages. Une chose est sûre c’est que rester sur les sentiers battus n’a rien d’exaltant. A quoi ressemblerait notre vie, si nous n’avions jamais osé effectuer le premier pas vers cette première journée à l’école ou franchir le seuil pour ce premier entretien d’embauche.

 

Se lancer dans l’apprentissage d’une discipline venue d’ailleurs, qui prône la lenteur, l’écoute subtile du corps et du mouvement énergétique… très éloignée de nos approches occidentales. Différent, en dehors de nos critères de rationalité, réservé à un certain public… beaucoup de préjugés encore et d’idées fausses autour de la pratique de disciplines corporelles telles que le Qi Gong, le Tai Chi, le Yoga ou la méditation.

 

Il n’y a aucune honte à hésiter à s’engager sur une nouvelle voie par crainte de ne pas être à la hauteur, de ne pas y arriver. Il est essentiel de rester ouvert aux nouvelles expériences qui peuvent nous enrichir et nous faire du bien. Comment continuer à se rapprocher de vos objectifs de vie, en écho à vos valeurs fondamentales, à votre besoin de bien-être et d’harmonie. Si vous continuez à faire ce que vous faites toujours, ce que vous savez faire, dans la routine et l’automatisme souvent, votre créativité, vos capacités d’apprentissage et votre connaissance de vous-même vont stagner.

Oser pousser la porte d’un cours de Qi Gong ou de  Yoga, c’est se rapprocher un peu plus du vivant à travers une meilleure conscience du corps et de son lien étroit avec nos états mentaux et émotionnels. Il faut sans cesse entraîner notre cerveau et notre corps pour garder cette capacité à apprendre de nouvelles choses, développer de nouvelles compétences, ouvrir de nouveaux chemins neuronaux et établir de nouvelles connexions.

 

Quelle que soit notre obédience, quelles que soient nos expériences de vie, notre âge ou notre condition physique, nous avons tous à gagner et à apprendre de ces pratiques. Si tout le monde s’accorde à dire aujourd’hui que l’exercice physique est essentiel à la bonne santé et au bien vieillir n’attendons plus pour nous mettre en mouvement à travers des pratiques qui vont nous permettre de découvrir un monde nouveau de sensations. Même si cela nous oblige à sortir de notre zone de confort, les bénéfices extraordinaires qui en découleront sur le long terme en valent largement la peine.

 

Alors, c’est décidé, je me mets au Qi Gong, je teste le Yoga et/ou je m’engage à pratiquer la méditation de manière régulière. J’oublie mes peurs et mes hésitations, j’arrête de procrastiner (de remettre mes actions au lendemain) et je me lance !

 

Et surtout je n’oublie jamais cette jolie phrase de Lao Tseu qui orne le mur de Bienessence : « Un voyage de mille lieues commence toujours par un pas ». Bon voyage !

Éloge de la Lenteur …

Principe fondamental du Qi Gong et du Tai Chi Chuan

Anick Hausman

Face à l’urgence de la situation que nous venons de vivre, de  l’accélération de la propagation effrénée d’un virus à travers le monde, nous avons dû affronter la lenteur et apprendre à maîtriser un nouveau rythme en laissant le temps s’étirer, confinés dans nos intérieurs…Empêchés de courir, d’agir sans discontinuer, de nous presser sans cesse pour gagner de ce précieux temps qui nous échappe si cruellement d’habitude.

Obligés enfin, de prendre le temps, de vivre lentement… Et passé le moment de stupéfaction et d’adaptation, cette lenteur a doucement forcé la plupart d’entre nous à cette vigilance intérieure, cet état de pleine présence, de calme profond, de connexion à notre espace intérieur. Tout d’un coup le monde s’était arrêté, la spirale infernale de notre société assoiffée d’éphémère, de tweet et de zapping s’était interrompue.

Depuis trop longtemps, la lenteur avait mauvaise réputation, elle était associée au relâchement, à la mollesse ou à l’ennui, à ceux qui manquaient d’énergie et de motivation, d’intelligence même parfois…alors que ceux qui agissaient avec rapidité étaient considérés comme efficaces et productifs. En réfléchissant on se dit que ces personnes si rapides auraient dû avoir plus de temps libre que les autres, mais alors pourquoi vivaient-elles misérablement dans une sorte de pénurie de temps obsessionnelle ? Pourquoi plus nous cherchons à remplir le temps et plus il nous échappe ?

Le monde commençait bien a changer lentement et beaucoup d’entre nous avions commencé à organiser la résistance en prônant les vertus du Qi Gong, du Tai Chi Chuan ou de la méditation qui nous obligent à ralentir et à apprécier pleinement les bienfaits de la lenteur et de l’instant présent. Puis il y a eu la slow food, la slow life et le slow everything pour contrebalancer cette accélération incontrôlée qui menaient beaucoup d’entre nous dans le mur… comme un train lancé à grande vitesse qui ne saurait plus s’arrêter… Il était vraiment urgent de ralentir, même si c’était difficile, voire impossible à concevoir ou à mettre en pratique, jusqu’à ces derniers mois, où il a fallu stopper net, en plein élan, parce que la grosse machine de l’économie mondiale s’est soudain enraillée à cause d’un minuscule petit grain de sable, un microscopique Coronavirus qui a mis les plus grands de ce monde à genoux.

Pourquoi la lenteur est-elle si bénéfique et pourquoi est-elle essentielle à nos pratiques de  Qi Gong et de Tai Chi Chuan

Aujourd’hui plus que jamais nous avons eu envie de vous reparler des bienfaits incroyables de la lenteur à travers nos pratiques qui nous permettent d’évoluer dans un temps intérieur propice au retour sur soi et invitent à une disponibilité accueillante en suspendant le temps quelques heures ou plus…

Enchaîner des mouvements fluides au ralenti, les accorder à la respiration, être attentif à ses perceptions sensorielles, prendre le temps de sentir le mouvement se déployer en conscience… c’est tout ça que nous offrent ces pratiques. Enfin en accord avec le rythme lent de la nature et celui des saisons, la pratique de ces disciplines peut devenir, à force de répétition, un choix de vie, une manière de se déconnecter du toujours plus et du toujours plus vite.

Vécu dans un temps ralenti, le Qi gong n’est pas une recherche de performances ou d’efficacité, mais bien l’écoute des sensations subtiles et le développement d’une meilleure conscience corporelle. On le sait, le Qi (l’énergie) circule lentement dans le corps et donc en ralentissant mes mouvements, je suis plus en accord avec la circulation énergétique. En étant totalement connecté à mes sensations, je vis un temps plus rempli, et je résiste aux impératifs de vitesse et d’urgence.

Importance de la lenteur pour une meilleure conscience corporelle

La lenteur permet d’être toujours conscient de la posture et du placement du corps dans l’espace. Le pratiquant a le temps d’observer, d’ajuster, d’aligner, d’harmoniser les différentes parties du corps mobilisées dans le mouvement. C’est seulement à force de nombreuses répétitions lentes qu’un jour peut-être on obtiendra un mouvement efficace martialement en Tai Chi par exemple. L’alignement des articulations est essentiel dans nos pratiques (on parle souvent de l’alignement des genoux au-dessus des orteils), il permet d’éviter les blessures de tous ordres tout en structurant le corps de manière harmonieuse. Plus le geste sera juste et les différentes parties du corps alignées, plus les bienfaits seront grands au niveau de la santé et plus la force pourra être transmise pour obtenir la puissance de l’art martial.

 

La lenteur…. Outil de méditation en mouvement

La lenteur est un merveilleux outil de conscience corporelle mais permet également un travail sur le mental. L’esprit a le temps d’observer les éventuelles pensées parasites et de les laisser passer, ramenant la conscience vers le corps, à la recherche du geste juste, le plus fluide possible. Ce mental trop souvent agité qui nous empêche de profiter pleinement de l’ici et maintenant est soudain mis au repos nous permettant ainsi d’apprécier le moment présent et les sensations qui l’accompagnent. La respiration se régule et le mental s’apaise. On devient totalement présent à ce que l’on est en train de faire. La complexité des mouvements de Qi Gong ou d’un enchaînement de Tai Chi, nous oblige de toute façon à être présents et attentifs sous peine de s’égarer et de perdre le fil de la forme.

Nous sommes convaincus que ces belles disciplines millénaires vont enfin trouver la place qu’elles méritent et vont être pratiquées par de plus en plus de gens fatigués du rythme infernal imposé par nos sociétés modernes. Continuons notre chemin de transmission, notre passion d’enseigner, pour permettre au plus grand nombre de savourer ces instants précieux qui nous permettent d’accorder toute notre attention à notre être profond et de vivre enfin au présent.

 

« A force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel » Edgar Morin